Mis à jour le 30 mars 2023

Le 30 mars, le Plan alcool interfédéral a fait l’objet d’un compromis de tous les ministres fédéraux et régionaux. Il prévoit de lancer 75 mesures pour lutter contre la consommation abusive et nocive d’alcool.

L’idée d’un plan alcool interfédéral est née en 2008. Quinze ans plus tard, les ministres fédéraux et régionaux se sont finalement entendus sur un plan pour lutter ensemble contre la consommation nocive de l’alcool en Belgique. Ce plan décrit les actions à mener en 2023, 2024 et 2025, et s’inscrit dans le cadre de la stratégie interfédérale en matière d’usage nocif d’alcool. C'est le premier plan alcool interfédéral de notre pays. 

Les objectifs de ce nouveau plan sont clairs : 

  • Sensibiliser aux dangers liés à une consommation excessive d’alcool (cancers par exemple). 
  • Mieux détecter les excès et faciliter la redirection rapide vers des soins ad hoc. 
  • Renforcer la prévention et la promotion de la santé. 
  • Améliorer l’accès aux soins. 
  • Réduire les accidents de la route liés à l’alcool.

Mesures concrètes 

Les décisions prises sont basées sur les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé et du Conseil Supérieur de la Santé. 75 actions sont prévues, dont les exemples suivants :

1. Publicité

A) Messages publicitaires dans la publicité pour l’alcool 

Lorsque le marketing est autorisé, chaque message doit contenir une communication sur la santé, rédigée par le SPF Santé publique. Ce message sera fondé sur des données scientifiques probantes. Le slogan "Notre savoir-faire se déguste avec sagesse", créé par l'industrie de l'alcool, va donc disparaître. 

B) Interdiction d'offrir gratuitement des boissons alcoolisées dans le cadre d'une campagne promotionnelle

Il ne sera plus possible, dans le cadre d'une campagne de promotion pour un produit non alcoolisé, de proposer ou de donner gratuitement des boissons alcoolisées. Les actions telles qu'une bouteille de vin gratuite et non sollicitée à partir d'une certaine somme dépensée ne seront plus possibles. Lorsque le consommateur achètera un produit alcoolisé (par exemple, 4 + 1 gratuit) ou dans le cadre de dégustations, ce sera encore possible. 

2. Disponibilité

​A) Pas de vente d’alcools forts aux 16-18 ans

Le Plan entend protéger les jeunes d'une consommation excessive et nocive d'alcool. Aujourd'hui, il apparaît qu’il y a encore trop de discussions sur la question de savoir qui peut acheter quels types de produits alcoolisés. En effet, aujourd'hui, la distinction est faite en fonction du mode de production. Cependant, le marché a évolué et il existe de nombreux produits alcoolisés hybrides ou mixtes. Il n’est dès lors pas toujours aisé pour le personnel d’un bar de savoir ce qu’il peut vendre à qui. Il apparaît dès lors important que la législation soit plus claire à cet égard. Dans ce cadre, seuls la bière et le vin seront vendus aux 16-18 ans. Toutes les autres boissons (spiritueux), y compris les vins fortifiés, ne peuvent être vendus qu'aux personnes de plus de 18 ans.

B) Pas de vente d'alcool la nuit dans les magasins le long des autoroutes

On estime qu'un quart de tous les décès sur la route en Europe sont liés à l'alcool. L'alcool est donc l'un des principaux « tueurs » sur nos routes. Dans les accidents de voiture, 10 % des conducteurs sont testés positifs. Et pourtant, quiconque en Belgique peut acheter de l'alcool à tout moment, dans n'importe quel magasin, à la station-service le long de l'autoroute, et reprendre le volant. Pour réduire le nombre de victimes (mortelles), une interdiction concernant l'alcool dans les magasins situés le long des autoroutes entre 22 heures et 7 heures du matin est imposée.  Une interdiction totale existe déjà dans différents autres pays, comme les Pays-Bas. Le Plan alcool a inscrit dans ses objectifs spécifiques une baisse du nombre de victimes dues à l'alcool (qu’il s’agisse de la consommation propre ou de celle d'un tiers). 
 

C) Pas d'alcool dans les distributeurs automatiques

Pour lutter contre les achats impulsifs, l'alcool dans les distributeurs automatiques sera également interdit. Une raison supplémentaire d'interdire l'alcool dans ce contexte est la protection de nos enfants et de nos jeunes.

D) Une collaboration avec les secteurs pour encourager à offrir de l’eau gratuitement 

Pour le pouvoir législatif, il est important d'offrir et d'encourager la consommation d'eau. C'est pourquoi, à l'avenir, le pouvoir politique s’engage à collaborer avec les différents secteurs concernés (activités pour les jeunes, horeca, secteur sportif, etc.) pour offrir de l'eau gratuitement dans les lieux où l'on vend de l'alcool. Cette mesure devrait encourager à boire suffisamment d'eau. 

Une politique intégrée  

Le plan contient aussi de nombreuses mesures qui misent, par exemple, sur la prévention auprès des différents secteurs et groupes cibles. On peut citer la vie nocturne, l'enseignement, les personnes âgées, les femmes enceintes, etc. Il existe déjà le label de qualité Quality nights pour la vie nocturne (label de promotion de la santé en milieu festif). Il sera étendu aux restaurants. Ces actions préventives s'accompagnent d'un renforcement des contrôles routiers, d'une attention accrue portée aux trajets de rétablissement au sein de la justice, etc.  

Entre-temps, les discussions se poursuivent sur la mise en œuvre d'un prix minimum, le taux d'alcoolémie autorisé au volant et les possibilités de déceler plus rapidement les conséquences physiques d'une consommation excessive d'alcool (cf. dépistage).   

Le plan consiste donc en une politique intégrée dont l'objectif global est de réduire la consommation nocive d'alcool en Belgique et ses conséquences directes ou indirectes 

Plus d’infos 

Toutes les informations sur la Cellule Générale et la Réunion Thématique Drogues sont disponibles sur www.politiquedrogue.be