
La taxe de séjour est une ressource communale essentielle pour financer l’accueil et la promotion touristique. Pour les hôteliers, elle représente aussi une obligation administrative à bien maîtriser. Voici un rappel clair des règles et des pratiques en Wallonie.
Une taxe communale
Depuis le transfert de compétences, la taxe de séjour n’est plus régionale : chaque commune fixe son propre règlement-taxe. Concrètement, il n’existe pas de tarif unique : le montant, les types d’hébergement concernés ou encore les éventuelles exemptions (comme les auberges de jeunesse) sont déterminés dans le règlement-taxe communal.
Pour un hôtelier, la première étape est donc de se référer directement au règlement de sa commune afin de savoir quelles obligations s’appliquent, puisqu’il n’existe pas de tarif « standard » valable partout en Wallonie.
Qui paie, qui collecte ?
Officiellement, la taxe est due par les touristes qui séjournent dans la commune. Mais en pratique, ce sont les hôteliers – ainsi que tous les exploitants d’hébergements touristiques – qui sont tenus de la percevoir auprès de leurs clients.
Elle est ensuite reversée à l’administration communale, soit via une déclaration périodique, soit sous la forme d’un forfait annuel, selon les modalités retenues localement.
Les formes de calcul
La grande diversité des systèmes de prélèvement constitue l’une des principales difficultés pour les hôteliers.
Certaines communes optent pour une taxe proportionnelle à l’occupation. C’est le cas de Namur (1,25 € par personne et par nuit), de Spa (1,27 €) ou encore de Mons (3 €). L’avantage de ce système est sa transparence : le montant payé correspond directement au nombre de clients accueillis.
D’autres privilégient une taxe forfaitaire annuelle, calculée en fonction de la capacité d’accueil de l’établissement. C’est le cas de Malmedy, par exemple, le montant est fixé à 97,67 € par an et par lit (le nombre de lits étant calculé par la capacité d’accueil de l’établissement).
Il existe également des modèles hybrides. À Bastogne, la taxe est perçue par nuitée, mais avec des tarifs différenciés : 0,90 € par personne dans les hôtels et gîtes, tandis que les campings appliquent 0,25 € pour les adultes et 0,15 € pour les enfants de moins de 15 ans. C’est aussi le cas de Vresse-sur-Semois, où le montant varie fortement selon la catégorie : un établissement hôtelier paie entre 75 € et 180 € par lit, en fonction du nombre d’étoiles, tandis que les autres hébergements touristiques sont taxés entre 520 € et 2 880 €, selon leur capacité et leur nombre d’épis. Ici, le taux d’occupation n’entre pas en ligne de compte.
Enfin, certaines communes choisissent un prélèvement basé sur le chiffre d’affaires de l’établissement, laissant aux hôteliers la charge de calculer le montant à reverser. Dans ce cas, il incombe au gestionnaire de l’établissement d’hébergement de calculer le montant à répercuter aux logeurs.
Certaines communes ne prélèvent aucune taxe, mais c’est de plus en plus rare. C’était encore le cas de la commune de Huy, mais celle-ci a décidé de mettre en place cette taxe pour 2026. Dans la majorité des cas, les lits bébés (0 à 3 ans) ne sont pas comptabilisés.
À quoi sert la taxe ?
La taxe de séjour n’est pas une recette générale, mais un instrument destiné à financer le tourisme local. Elle contribue à l’accueil des visiteurs (offices de tourisme, signalétique, infrastructures), à l’entretien des espaces publics particulièrement fréquentés, et parfois au soutien d’événements ou de campagnes de promotion.
En résumé : la taxe de séjour en Wallonie n’est pas uniforme, elle dépend de chaque commune. Les exploitants d’hébergements doivent se renseigner directement auprès de l’administration communale pour connaître les modalités exactes.